Société
C’est le 4 décembre 1997 que 21 membres de l’Ensemble d’instruments à vent de Cossonay «EIVC» se réunissent pour fonder officiellement une Société. Monsieur Daniel Aubert prend la parole pour confirmer son soutien et exprime sa joie de voir naître une nouvelle société de musique qu’il attend depuis près de cinq ans. Jean-Claude Mingard prend la présidence, Norbert Cuhat la direction et Jacques Fivian devient professeur de saxophone.
En 1999, la société prend le nom de : Harmonie du Bourg de Cossonay.
L’Harmonie participe régulièrement à la vie de Cossonay: elle est présente à l’Expo de Coss, à la Fête nationale, à l’Abbaye de Cossonay, à l’accueil des nouveaux citoyens, elle donne des concerts de quartier, etc.
Nous demandons notre admission à la Société Cantonale des Musiques Vaudoises «SCMV» et en 2014, nous participons à notre premier Giron à la Vallée de Joux.
En 2017 survient l’idée de ressusciter la bannière de feu le Corps de musique encore à l’état de neuf. Les démarches sont entreprises pour qu’elle devienne celle de l’Harmonie du Bourg. Ainsi parés de cet attribut, nous pouvons nous lancer dans la nouvelle décennie… avec vous? … pourquoi pas ? nous serions ravis de vous accueillir au sein de notre formation.
Les musiciens
Jean-François Bovard
Extrait du livre “Jean-Francois Bovard”. Editions d’en bas
Auparavant, je vous informe que presque tous les prénoms que je vais citer sont pure invention de ma part. Ceci pour respecter, vous le comprendrez bien, l’intimité des musiciennes et musiciens de la Lyre de Lavaux.
Voici donc ma définition du mot fanfare. Une fanfare c’est: Jules qui arrive parfois en retard à la répétition, il est essoufflé et fatigué parce qu’il finit son travail très tard mais il est là pour la société et la musique. C’est le directeur qui s’énerve. C’est Roberto qui trouve que Le monde n’est plus ce qu’il était, que nous sommes envahis, que tout est trop cher et que son instrument ne fonctionne plus. C’est Marius qui adore jouer à la pétanque dans le Midi, il a d’ailleurs un accent entre Marseille et Tolochenaz, il aime aussi beaucoup raconter ses cueillettes de champignon.
Une fanfare c’est: Roger qui travaille de nuit mais qui s’arrange pour venir le plus souvent possible aux répétitions. C’est le jeune Francis, timide, qui n’ose pas jouer trop fort mais qui aime la société et la musique. C’est mon père qui n’est plus là mais que je retrouve sur les photos dans le local de répétitions. Et Denise venant à chaque soirée écouter François puis son fils, tout en papotant avec son amie de Riex. Une fanfare c’est ceux du fond, les costauds qui blaguent pendant les répétitions parce qu’ils sont contents d’être ensemble.
C’est la pluie, le temps qu’il fait, Hector dit: “Ça peut influencer sur l’interprétation, diable, bien sûr!”
C’est les vendredis où tout le monde est fatigué d’une semaine de boulot mais heureux de jouer quand, même avec le directeur qui continue à s’énerver. C’est Georges qui n’est plus tout jeune mais qui fait beaucoup d’efforts pour rendre la musique belle.
Une fanfare c’est Pierre qui nous a quittés trop vite à cause d’une maladie. Alors on ne sait pas s’il faut laisser sa chaise comme d’habitude à côté d’Olivier qui se retrouve tout seul comme deuxième bugle.
C’est le directeur qui place les chaises avant les répétitions et qui se dit: “Ils ne viendront pas tous, mais mettons quand-même assez de chaises.” C’est le petit vin blanc que l’on boit à la pause en se racontant toutes sortes de choses qui passent aussi bien par la politique du canton, les histoires grivoises, le sport ou le dernier concert d’une autre fanfare. C’est encore et toujours le directeur qui s’énerve.
C’est Marc qui doit aller se faire opérer au CHUV mais qui garde le bon moral. C’est René, le porte-drapeau, qui prépare des centaines de décorations représentant des instruments de musique pour la Fête de la Régionale des Musiques. Une fanfare, c’est Claudy qui passe pendant la même soirée du concours de jeu de quilles à la répétition.
C’est Luc qui doit se mettre à son compte comme indépendant parce que l’entreprise où il travaillait a fermé ses portes.
C’est Charly qui ne peut pas souffler dans son biniou parce qu’il a mal au dos. C’est des gens qui changent de vie parfois mais qui restent fidèles à la Lyre. C’est toutes ces notes de musique difficiles et qui partent dans n’importe quel sens, qu’il faudrait travailler à la maison. Mais à la maison, il y a des autres choses à faire.
C’est la bonne croûte au fromage avant la répétition que je mange en compagnie de Paul dans un joli petit bistrot comme on n’en trouve plus à Lausanne. C’est les énormes progrès faits durant toutes ces années. Une fanfare c’est le rendez-vous avec vous, cher public, sur le bateau et au culte du 1° août, lors des petits concerts dans les villages, à l’hôpital, aux kermesses protestantes et catholiques et à notre soirée annuelle.
C’est encore le clin d’œil de Gaspard, lancé au directeur, quand il fait une fausse note.
C’est aussi les regards que l’on s’échange pendant que l’on joue. Et puis, les moments de grâce où je vois tous ces yeux concentrés sur la partition et que la musique sortant de tous ces instruments, de toutes ces têtes, de tous ces corps et de tous ces yeux en devient tendre, belle et grande. Une fanfare c’est une chose concrète qui nous transmet le plus abstrait des arts: la musique.
C’est la solitude combattue. C’est toute une petite société qui nous reflète notre raison d’être.